




La fabrication des lampes en bois – Philosophie
J’ai grandi dans l’atelier de mon papa ébéniste.
J’ai toujours aimé, depuis l’enfance, travailler
cette matière noble et chaude qu’est le bois.
Son odeur, ses couleurs, les formes
incroyables que nous pouvons lui donner,
tout ceci m’a de tout temps émerveillée.
Ces arbres magnifiques nous servent
toute leur vie, nous tiennent au frais l’été,
nous aident à nous chauffer l’hiver, à fabriquer
nos habitats ainsi que nos mobiliers.
Nous leur devons énormément
et ils méritent d’être absolument protégés.
Les arbres, comment ça fonctionne ?
Végétaux extraordinaires, solides, durables,
leur composition chimique peut contenir
jusqu’à 50% de carbone.
Ils se composent d’environ 50% d’eau
dont le 20% est contenue dans les racines.
Acteurs précieux du stockage du CO2,
ils absorbent le gaz à l’aide de petites fentes présentes sur leurs feuilles ou aiguilles
pour fabriquer du sucre.
Pour cela, ils ont besoin d’eau et de lumière.
Ce processus est appelé photosynthèse.
Les arbres transforment ensuite ce sucre
en amidon qui apporte une part
de l’énergie et d’autre part,
le matériau nécessaire à la constitution du bois, de l’écorce, des racines,
des feuilles ou des aiguilles.
Le sous-produit de la photosynthèse
est l’oxygène. Parallèlement
à la photosynthèse, on observe
le phénomène inverse, la respiration.
Les cellules des arbres brûlent une partie du sucre avec de l’oxygène
et produisent du CO2 et de l’eau.
Cela produit l’énergie dont ils ont besoin pour fabriquer d’autres substances vitales pour l’arbre.
Le CO2 libéré est rendu à l’atmosphère.
Tant que l’arbre est vivant et pousse,
il prélève plus de dioxyde de carbone
par photosynthèse qu’il n’en rend
par sa respiration. l’arbre croît
et emmagasine du carbone tiré du dioxyde de carbone ( CO2) sous la forme de sucre et d’autres molécules organiques dans le bois. Si il meurt,
il se décompose lentement
et les molécules organiques
se transforment à nouveau en CO2,
qui est rendu à l’atmosphère.
Lorsque je croise la route d’un arbre mort,
tombé à cause du vent ou de vieillesse,
après avoir vu tant d’années se dérouler
autour de lui, cela m’attriste toujours,
bien que cela fasse partie du cycle de la nature. Afin qu’il ne finisse pas sa vie
dans un feu, je lui donne une deuxième vie,
je vais transformer son tronc ainsi
que ses branches en luminaires
de toutes sortes. Il pourra ainsi renaître
et éclairer encore de longues années
son nouveau foyer d’adoption.
Je vais le couper sur place, le laisse sécher
durant quelques mois, puis, ensuite,
je peux le travailler. Nettoyage du tronc,
dépose de l’écorce, ponçage, perçage des trous
qui permettront le passage du câble
électrique ainsi que la douille de l’ampoule.
Ensuite, il sera temps de passer aux finitions,
passage d’une peinture incolore ou traitement
à l’aide d’un beurre spécifique pour le bois.
Pour terminer, application d’une pièce de cuir
sur le dessous du tronc du luminaire.
Cela évitera d’abîmer le mobilier sur lequel
la lampe prendra place.

Je fabrique plusieurs types de lampes
dans ma collection variée.
Il y a les lampes en bois, avec ou sans abat-jour.
Elles sont fabriquées à partir de bois massifs
que je vais tronçonner sur place.
Elles sont issues d’arbres tombés
à cause du vent ou de vieillesse.
J’utilise la plupart du temps des arbres fruitiers
car leurs essences sont très colorées.
Leurs tronc sont très intéressants également
car ils sont « vissés » et tortueux,
ce qui leur confèrent
des formes très originales à travailler.
Après avoir laissé sécher les troncs à l’air libre
mais à l’abri des intempéries quelques mois,
je peux dès lors commencer à les travailler.
Débute alors un long travail de nettoyage
des troncs, avec enlèvement des écorces,
de la mousse, de la terre etc…
Ce travail méticuleux est important,
car il déterminera la qualité de finition
des différentes pièces.

Une fois les différents perçages réalisés,
s’ensuit l’étape du ponçage
plus ou moins profond
suivant l’état du bois récupéré.
Si l’arbre était tombé depuis longtemps,
qu’il était devenu blanc et sec,
il faudra poncer longtemps
et très profondément
jusqu’à retrouver sa couleur d’origine.
Cette étape est très longue
mais très importante
car elle assurera une finition sans faille.
Les troncs sont ensuite percés à l’aide
d’une perceuse à colonne équipée
d’une très longue mèche.
Ce trou permettra le passage
du câble électrique et de l’interrupteur
ainsi que de la douille de l’ampoule.
Cette opération doit se faire lentement,
au risque de faire surchauffer la mèche.
Il faut veiller à évacuer les copeaux du trou
au fur et à mesure, afin d’éviter
de provoquer un bourrage de l’outil.


Les troncs peuvent
être traités différemment,
avec un beurre pour le bois,
peints avec des lasures d’aspect
naturel ou laissant ressortir
plus ou moins les couleurs
d’origine du bois massif.
